Boris Marche, le manager rouennais, a annoncé son retrait durant l'hiver. Il a fallu réagir rapidement pour lui trouver un successeur. 
L'heureux élu n'était pas loin. Avec Quentin Becquey, le club reste fidèle à ses valeurs  en valorisant la formation interne. 
Explications avec le Directeur sportif des Huskies, Sylvain Virey.  


Ce changement de manager n'était pas prévu ?

Non en effet. Boris nous a fait savoir qu'il avait trop de contraintes personnelles et professionnelles pour accompagner sereinement notre équipe 1ère. Je le regrette mais sa décision est honnête et compréhensible. Boris garde une place de choix dans l’organisation du club et continuera à apporter ses compétences.

Après avoir étudié plusieurs pistes de recrutements en externe, nous sommes revenus sur le constat initial de l'intérêt de faire appel et de développer nos compétences internes. Nous avons donc proposé à Quentin de prendre en main le projet de la D1. Plus largement, il doit être le socle de notre formation interne au club et envisager son rôle avec un groupe élargit avec la D2.

Il fallait des changements après cette saison ratée ?

Le changement de manager n'était pas dans la liste des changements envisagés. Nous avons connu une saison 2023 avec de gros problèmes de disponibilité de nos joueurs. Certains piliers du groupe ont été pris par des obligations personnelles et professionnelles. Nous avons subi également de nombreuses blessures (Esteban, Quentin...). C'est ajouté à ces problèmes d'effectifs de joueurs français notre recrutement qui n'était pas à la hauteur des attentes. Malgré ces difficultés, je rappelle que nous avons joué la finale du Challenge de France (perdu après 6 manches de prolongation) et que nous avons manqué la qualification en demi-finale du championnat d'un match (alors que nous nous étions qualifié d'un seul match l'année précédente...). Il ne faut donc pas remettre en question notre politique générale face à ces difficultés ponctuelles et se recentrer plutôt sur nos fondamentaux qui font notre réussite.

Pourquoi ce choix ?

Nous sommes dans la continuité de ce qui fait notre ADN : la formation. De nos joueurs et nos coaches.

C'est ce qui a fait et fait toujours la force de notre club. Il faut donc structurer, développer et protéger d'avantage ce volet. L'évolution intéressante du règlement fédéral avec la nouvelle règle JFL (5 Jeunes Formés Localement sur le terrain) renforce également ce choix.

C'est un jeune entraineur inexpérimenté. Pas risqué ? 

Quentin est un jeune coach en effet. En plus de son parcours personnel de joueur (Pôle Espoir - Pôle France - Université US), il a tout de même 3 ans d'expérience comme coach avec notre D2, dont sa dernière en tant que professionnel. En lui proposant le poste de manager de D1, on mise donc sur l'avenir. Il faudra l'accompagner pour qu'il soit dans les meilleures conditions possibles. Nous ne sommes pas européens cette année. Ce contexte permet aussi d'avoir moins de pression pour un jeune manager. Par ailleurs, la réussite de notre équipe 1 ne dépend pas d'un homme mais plutôt d'un système cohérent qui doit faire émerger la performance.

Quels sont les objectifs que vous lui avez fixés ?

Nos objectifs restent bien entendus ambitieux. L'équipe doit se battre pour retrouver une place européenne. L'enjeu est de remobiliser le groupe pour atteindre cet objectif. Nous organisons le Challenge de France à domicile cette année (9-12 mai). Ce sera une 1ère étape forte de la saison.

Sur le plus long terme, il faut aussi envisager de s'appuyer d'avantage sur nos jeunes potentiels qui s'entrainent quotidiennement à l'Académie de Normandie. Quentin est la personne idéale pour incarner cette progression.

Comme je l'évoquais plus haut, la réussite du club ne pourra se concevoir qu'en structurant notre organisation. L'achat d'une maison pour accueillir nos joueurs l'année dernière, le remplacement de l'infield cette année, la poursuite des échanges avec les organisations professionnelles Québécoises, le développement d'outils de notre formation interne, sont autant d'éléments qui sont entrepris pour organiser cette politique. Le choix est plus couteux que de recruter des joueurs et coaches étrangers. Mais il est plus gratifiant et plus intéressant pour notre club qui se veut avant tout proche de son territoire, tout en ayant une résonance nationale et internationale.